Résumé

Les groupes armés ont continué à cibler des civils dans l’est de la République Centrafricaine (RCA) en Août, prolongeant une tendance à la violence accrue en 2017 dans les préfectures de la Haute Kotto, du Mbomou et du Haut Mbomou. Les individus identifiés comme des civils armés de la minorité ethnique Peuhl ou des combattants de l’Union pour la Paix en Centrafrique dominée par des Peuhls (UPC) ont été impliqués dans une série d’attaques à la frontière de la RCA avec la République Démocratique du Congo (RDC) qui ont tué plus de 60 personnes. L’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) a enlevé 37 personnes en Août 2017, principalement lors d’attaques contre de petites communautés dans la province occidentale du Haut-Uélé en RDC.

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Les ex-Séléka et la LRA ciblent les civils dans l’est de la RCA

La violence a considérablement augmenté dans les préfectures de la Haute Kotto, du Mbomou et du Haut Mbomou en RCA en 2017, tuant des centaines de personnes et déplaçant des centaines de milliers d’autres. La violence a inclus des luttes pour le territoire et l’accès aux ressources naturelles entre les factions ex-Séléka et les groupes anti-balaka ainsi que des attaques contre des civils, souvent ciblés en fonction de leur identité ethnique ou religieuse. Le mois d’Août n’a pas été une exception. Au moins quatre incidents ont été signalés près de la ville de Zemio, y compris le meurtre d’au moins 11 personnes le 18 Août lors d’une attaque contre des personnes déplacées qui campent près de l’hôpital local. Les quatre attaques impliquaient des hommes armés de la communauté Peuhl, bien qu’il soit difficile de déterminer si les auteurs étaient membres de l’UPC dominée par des Peuhls ou bien un groupe agissant de manière indépendante. La violence à Zemio a obligé au moins 10 000 personnes à fuir dans une région de la province du Bas-Uélé en RDC, où les groupes de la LRA opèrent fréquemment et visent les civils.

La LRA a été responsable de quatre attaques dans l’est de la RCA en Août, notamment une attaque le 9 Août à 35 km à l’ouest de Obo dans le Haut Mbomou, où les combattants de la LRA ont enlevé sept personnes et tué un chasseur. Les vicitmes, tous sortis trois jours plus tard, comprenaient deux femmes et une fille de six ans. Un groupe séparé de la LRA a attaqué un chantier minier près de Sam Ouandja dans la Haute Kotto le 16 Août, près du lieu où un groupe LRA dirigé par Aligac, un commandant de la LRA, opérait début juillet.

Les forces de la LRA s’éloignent du Parc National de la Garamba Park, mais transportent de l’ivoire

Les groupes de la LRA ont attaqué les communautés entourant le Parc National de la Garamba en RDC en 17 occasions entre Mai et Juillet 2017. Les groupes de la LRA qui opéraient dans la région étaient dirigés par les commandants Owila et Ladere, qui suivaient les ordres donnés par Joseph Kony en Mai 2017 de recueillir de l’ivoire. En Août, le groupe LRA d’Owila semble s’être déplacé plus loin dans la province du Haut-Uélé en RDC, loin de Garamba. Le 14 Août, le groupe d’Owila a tendu une embuscade à 30 civils qui voyagent le long de la route entre Ngilima et Bangadi, les forçant à décortiquer des arachides. 15 ont été libérés le même jour, tandis que 15 autres ont été obligés de passer plus d’une semaine en captivité avant d’être libérés à 68 km du lieu de leur enlèvement. Le groupe LRA d’Owila est probablement responsable d’une attaque le 22 Août près de Zigbi et d’une attaque le 24 Août près de Bamangana dans laquelle 16 personnes ont été enlevées. La plupart de ces victimes ont également été forcés de porter des marchandises pillées pendant plusieurs jours avant leur libération.

Les survivants enlevés près de Bambangana et plus tard relâchés ont rapporté que le groupe Owila possédait 16 pièces d’ivoire. Si c’est vrai, l’ivoire a peut-être été déterré à partir de caches des groupes de LRA dans la région de la Garamba, car la LRA n’a pas été directement liée au braconnage d’éléphants dans la région jusqu’ici en 2017. Les survivants ont également signalé que le groupe d’Owila planifiait de transporter l’ivoire en RCA. Cette information corrobore le mouvement du nord-ouest de son groupe, comme l’indique la séquence d’incidents signalés par le Système d’Alerte Précoce HF (voir la carte ci-dessous). Les mouvements du groupe d’Owila en Août et début Septembre correspondent aux chemins habituels que les groupes de la LRA ont historiquement utilisés pour transporter l’ivoire de la Garamba vers l’est de la RCA et dans l’enclave de Kafia Kingi, où le groupe rapproché de Kony l’échange contre de la nourriture, des médicaments et d’autres provisions sur le marché noir.

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Mise à Jour Programmatiques

A Obo, RCA, Invisible Children s’est associé à AFASVR, un organisme communautaire et au Comité Local de Paix pour organiser un festival pour les enfants déplacés à l’intérieur du pays et les enfants autrefois enlevés. Cinquante enfants ont passé l’après-midi à jouer au football et à partager un repas. Ils ont ensuite été soutenus avec des colis de provisions, y compris des vêtements et des fournitures scolaires pour préparer le début de la nouvelle année scolaire.

Le Comité de Paix à Obo a également tenu une réunion dans laquelle ils ont décidé d’étendre leurs efforts pour atténuer les tensions intercommunales. La communauté a élu des membres supplémentaires du Comité de Paix pour représenter la population croissante de personnes déplacées qui sont venues à Obo après l’insécurité à Mboki et Zemio. Le Comité a prévu de se réunir deux fois par semaine au cours des prochains mois et d’aider à renforcer la cohésion sociale grâce à des campagnes de sensibilisation, des ateliers sur la paix et des ateliers de gestion des conflits.

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Le LRA Crisis Tracker est un projet d’Invisible Children qui intègre des données sur les activités des groupes armés dans la région frontalière de Mbomou-Uélé, une zone géographique qui comprend les préfectures de la Haute Kotto, du Mbomou et du Haut Mbomou dans l’est de la RCA et les provinces du Haut-Uélé et Bas Uélé dans le nord-est de la RDC au nord de la rivière Uélé. Les informations sur les activités des groupes armés dans les régions voisines de la RCA, de la RDC, du Soudan du Sud et du Soudan sont intégrées dans notre analyse de la dynamique des conflits dans la région frontalière de Mbomou-Uélé.

Visitez le  LRA Crisis Tracker à www.LRAcrisistracker.com