Résumé
Les forces de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont été responsables de seulement trois attaques et six enlèvements dans l’est de la République Centrafricaine (RCA) et au nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC) au mois d’Avril 2017, le nombre total le plus bas pour le groupe rebelle depuis Août 2013. Toutefois, la violence exercée par d’autres groupes armés a continué d’augmenter en Avril 2017, en particulier dans les préfectures de l’est de la RCA du Mbomou, Haut Mbomou et de la Haute Kotto. Les groupes armés, y compris la LRA, ont été responsables d’au moins 18 attaques contre des civils, tuant 32 civils et enlevant 21 autres personnes.

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Augmentation d’attaques par des groupes armés dans l’est de la RCA, y compris sur la minorité Peuhls
La violence dans les préfectures du Mbomou, Haut Mbomou et de la Haute Kotto en Avril a été liée à l’escalade des tensions sectaires impliquant des milices locales d’autodéfense (souvent appelées anti-balaka) et les factions ex-Séléka de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) et du Front Populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC). La violence a été particulièrement grave dans la préfecture du Mbomou, où les 32 décès de civils en Avril ont été enregistrés, bien que les auteurs n’est pas clairement été identifiés dans de nombreux incidents. Les attaques dans le Mbomou ont inclus un attentat contre la communauté de Fode, au sud-est de Bakouma, le 29 avril, dans lequel un groupe armé non identifié a tué un total de dix civils. Sept des civils tués ont d’abord été enlevés et utilisés comme porteurs avant d’être exécutés plus tard. Ils comprenaient trois femmes, soulignant le risque que les groupes armés posent aux personnes vulnérables.

Les membres de la communauté minoritaire Peuhl, fréquemment associés par d’autres groupes ethniques avec l’UPC dominée par les Peuhls, ont été ciblés lors de plusieurs attaques en Avril. Le 11 Avril, des membres d’une milice locale d’autodéfense ont attaqué un groupe de Peuhls près de Fode, tuant une femme et un enfant de quatre ans. Le 27 Avril, une autre milice locale a tué quatre Peuhls le long de l’axe de Bangassou-Rafai près de Yongofongo. Suit à une telle insécurité, de grands groupes de Peuhls se seraient déplacés vers les communautés comme Bangassou où ils recherchent la protection et la sécurité fournies par la mission du maintien de la paix de l’ONU en République Centrafricaine (MINUSCA).

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Une forte baisse de la violence liée à la LRA

Depuis 2011, la violence de la LRA au mois d’Avril a été généralement inférieure à la moyenne, en particulier par rapport à Janvier, Février et Mars, une tendance liée au début de la saison des pluies. En conséquence, une baisse des attaques et des enlèvements observés en avril 2017 ne sont pas anormale. Pour le contexte, le plus petit nombre d’enlèvements de la LRA au mois d’Avril entre 2011-2016 était de 14 (en 2013), tandis que le plus élevé était de 66 (en 2012).

La réduction de la violence liée à la LRA a suivi une série d’opérations militaires menées par des forces militaires de l’Union Africaine et des États-Unis dans l’est de la RCA ce qui aurait exercé une pression considérable sur le chef de la LRA, Joseph Kony. Cela montre la possibilité que Kony ait donné l’ordre aux groupes sous son commandement de s’abstenir temporairement d’attaquer les civils dans le cadre d’une stratégie visant à rendre la tâche de l’Union Africaine et des troupes américaines plus difficile pour localiser et suivre les groupes de la LRA. Notamment, les trois attaques de la LRA en Avril ont été menées dans des régions où le groupe dissident de la LRA mené par Achaye Doctor, qui ne suit pas les ordres de Kony, a été actif.

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Mise à Jour des Programmes
Invisible Children a facilité le transfert de cinq jeunes hommes, qui se sont échappé de la LRA dans l’est de la RCA en Avril, au centre de transit d’Obo géré par AFASVR, un partenaire communautaire. Invisible Children soutient maintenant AFASVR pour fournir des soins aux jeunes hommes, y compris les kits de bienvenue qui leur fournissent de nouveaux vêtements et articles de toilettes. Les jeunes hommes reçoivent également un soutien psychosocial fourni par des membres de la communauté, formés aux précédents ateliers de guérison des traumatismes de Invisible Children. Les cinq jeunes hommes ont pu contacter leurs familles grâce au Système d’Alerte Précoce de la radio HF de Invisible Children et ont maintenu un contact fréquent avec eux. Les jeunes hommes ont passé entre six mois et six ans en captivité.

En RDC, Invisible Children a travaillé avec SAIPED, un partenaire local, pour mener à bien deux ateliers de sensibilisation dans des communautés proches du Parc National de la Garamba avec les comités locaux de protection, y compris des représentants de groupes locaux de femmes et de jeunes. Les ateliers ont porté sur le rôle de la conservation de la faune dans l’amélioration de la sécurité humaine et ont inclus des discussions sur la façon dont les membres de la communauté peuvent rechercher des moyens de subsistance favorables à la conservation.